Thèse : « Habitats néolithiques de l’Ouest de la France (Ve – IIIe mill. Avant J.-C.). La modélisation numérique comme outil de compréhension des architectures. »
Ce travail de thèse porte sur les habitats néolithiques (Ve – IIIe mill. av. J.-C.) de l’Ouest de la France (Bretagne et Pays de la Loire). Les recherches sur ces sites d'habitats ont beaucoup progressé depuis ces dernières décennies conduisant à l’élaboration de nouvelles approches : études sur les modalités de leurs implantations, leurs morphologies ou les matériaux employés. Cependant, ces données doivent désormais être approfondies par de nouvelles méthodologies, telles que l’emploi de la modélisation numérique. En effet, encore jusqu'alors inexploitées pour ce sujet, les restitutions 3D ont pourtant été largement employées pour les architectures préhistoriques funéraires et symboliques. Cette thèse vise donc à aborder la modélisation numérique non plus comme un simple outil de restitution ou de valorisation, mais comme un véritable atout à la réflexion sur les comportements anciens.
Cette approche permettra de dresser un état des lieux de ces vestiges d’habitats, en particulier littoraux et insulaires, qui souffrent irrémédiablement de l'érosion naturelle et anthropique. De ces éléments, découle une méthodologie appliquée à un corpus fondé sur des critères qualitatifs, quantitatifs et chronologiques à l’échelle de l’Ouest de la France. L’objectif est de travailler à la fois en exploitant des archives de fouilles préexistantes, mais également en créant de nouvelles données grâce à des relevés topographiques et de numérisations. Les modélisations numériques et leurs post-traitements reposent en majeure partie sur des logiciels libres pour rendre ces travaux au maximum reproductibles. Ces restitutions ont également été combinées à l’exploitation de dalles LiDAR préexistantes liées à des relevés ponctuels ou aux données rendues disponibles par l’IGN et le SHOM.
L’aspiration de cette recherche est de constituer un protocole commun à l’ensemble des sites tout en restant suffisamment adaptable aux différents environnements de ces derniers (couvert forestier, espaces côtiers dégagés…), tout en apportant un nouvel angle de recherche sur la thématique de la ré-exploitation des archives numériques de fouilles archéologiques. Cela questionne ainsi sur la nécessité ou non de modéliser certaines structures, sur les apports de ces restitution 3D et de la réutilisation future de ces données.
Enfin, ce travail doctoral vise également à contribuer autant que possible à la compréhension des processus architecturaux engagés sur ces sites, du choix de l’emplacement des sites (intervisibilité, accessibilité aux ressources) à la construction, en passant par la préparation des matériaux (estimation des volumes extraits, analyses statistiques).
1 : Relevés sur la file de pierres dressées de la Pointe du Châtelet (Ile d'Yeu, Vendée). Crédits photographiques : A. Choplin
2 : Relevés au drone sur le site de Castel Coz (Beuzec-Cap-Sizun, Finistère). Crédits photographiques : A. Choplin