Archéologie des conflits contemporains en Pays de la Loire
Projet collectif de recherche - Archéologie des conflits contemporains en Pays de la Loire
Éléments de la position Nutria, le Croisic, 44 © Inrap.
Date de début : 2024
Nature de l'opération : PCR
Coordination : Antoine Le Boulaire (Inrap, UMR 6566 CReAAH-LARA), avec Gaëlle Dieulefet (Nantes Université, UMR 6566 CReAAH-LARA) et Guillaume Varennes (Ministère de la culture, DRAC des Pays de la Loire - SRA, UMR 6566 CReAAH-LARA)
Soutien : SRA Pays de la Loire, UMR 6566 CReAAH-LARA, Nantes Université, Inrap Grand Ouest, services archéologiques des départements de la Loire-Atlantique, de la Vendée, de la Mayenne, de la Sarthe et du Maine-et-Loire, laboratoire Arc’Antique Grand Patrimoine Loire-Atlantique, Nantes Métropole.
> équipe 6 du CReAAH
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Le projet
En Pays de la Loire, comme ailleurs en France, l’intégration de ces nouveaux axes de recherches dans les opérations archéologiques est progressivement passée d’une logique opportuniste à la volonté de structurer une politique de recherche propre à la période autour de larges thématiques que sont les fortifications, les structures logistiques ou les lieux d’enfermement.
Malgré une fouille, en 2004, d’une sépulture de guerre de la Seconde Guerre mondiale sur la commune d’Avrillé (Maine-et-Loire) et l’opération Espace culturel des Jacobins en 2010 sur des charniers de la Bataille du Mans (Sarthe) de 1793, ce n’est qu’à partir de 2014 que la problématique des conflits récents apparaît dans les prescriptions d’archéologie préventive.
Ces premières opérations, menées dans la région de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), portent alors sur des vestiges de la Seconde Guerre mondiale. Sur des constructions du mur de l’Atlantique dans un premier temps puis, à l’emplacement d’un cantonnement de l’armée britannique transformé en camp de prisonniers de guerre français.
L'essor de cette archéologie se traduit dans la région par un accroissement significatif de la documentation scientifique et par l’intégration de nouveaux axes de recherche avec la prise en compte des vestiges de la Première Guerre mondiale.
Il nous a semblé nécessaire au terme de cette décennie d’établir un premier bilan en recensant les données acquises, de faire la revue des opérations antérieures à cette phase et susceptibles d’intégrer la thématique du projet, et ouvrir de nouveaux champs d’étude.
La consultation de la base Patriarche témoigne par ailleurs d’un fort déséquilibre avec une concentration des entités archéologiques sur la frange littorale.
À ce constat s’ajoute une seconde observation d’ordre chronologique avec la prédominance des sites datés de la Seconde Guerre mondiale due, dans les deux cas, à l’histoire de la recherche et à l’intégration des vestiges du mur de l’Atlantique dans la base de données nationale.
Le champ chronologique retenu est large et souhaite couvrir l’ensemble de la période contemporaine incluant la période révolutionnaire, et la guerre de 1870-1871 dont les départements de la Sarthe et de la Mayenne furent le théâtre de plusieurs batailles. Élargir le projet à l’ensemble de la période contemporaine implique par ailleurs à une approche diachronique des sites d’étude tant leur implantation répond à des logiques militaires parfois récurrentes.
La volonté de ce projet est de réunir les différents acteurs de l’archéologie régionale (service de l’État en charge du patrimoine archéologique, universités, opérateurs, laboratoires de recherche etc.).
Pour ce faire, il apparaît nécessaire de mettre en commun les ressources et d’harmoniser la grille de lecture de ces sites. La réalisation de notices de sites enregistrées dans une base de données intégrées à un SIG est donc une première étape à ce travail. Cette plateforme collaborative, établie comme un moyen indispensable à la réalisation du projet, a également la volonté d’aider aux choix scientifiques et patrimoniaux.
L’interdisciplinarité des membres du projet permettra enfin d’intégrer les sites inscrits sur le domaine maritime, les zones rétro-littorales ou en contexte fluviale.