UNESCO

Le CReAAH-LARA Nantes (UMR 6566) est impliqué dans deux candidatures UNESCO :

"La candidature UNESCO des Mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan rassemble 28 communes, le Conseil départemental du Morbihan, deux Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI), le Département du Morbihan, le Centre des Monuments Nationaux (CMN), le Conservatoire du Littoral, la Région Bretagne, de nombreuses associations.

Dès 1980, les alignements de Carnac figurent sur la Liste indicative française, première étape obligatoire avant l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial.

En 1996, l’appellation sur cette liste est modifiée en « Sites mégalithiques de Carnac ». La description du Bien considère alors les trois principaux sites d’alignements de Carnac, le grand tumulus Saint-Michel (cf photo à droite) et la tombe à couloir de Kermario. Mais le comité scientifique dénonce l’ensemble comme trop hétérogène et peu représentatif du phénomène.

C’est en 2005, avec la création du Groupement d’Intérêt Public à caractère culturel (GIPC) « Mémoire de pierres : mégalithes en Morbihan », que le sujet est à nouveau abordé. Le ministère de la Culture relance l’idée en intégrant les découvertes issues des derniers et importants chantiers de fouilles (Table des Marchands, Grand Menhir, Lannec er Gadouer) et des programmes européens consacrés à l’origine alpine et ibérique des roches contenues dans les tombeaux régionaux (haches polies, perles et pendeloques). Afin de porter le nouveau dossier UNESCO, les communes se structurent en l’association Paysages de mégalithes.

L’ensemble des partenaires du GIPC, soit le Département, la Région, la commune de Carnac et ses associations, confie à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Bretagne et spécifiquement au Service Régional de l’Archéologie (SRA) le soin d’établir les principes d’une nouvelle zone d’étude couvrant un territoire compris entre la presqu’île de Rhuys et la Ria d’Étel. Christine Boujot (SRA Bretagne) et Serge Cassen (CNRS) sont délégués par le comité scientifique, présidé par Yves Coppens, pour établir la délimitation du Bien et le qualifier. Un Bien formé d’un certain nombre d’Attributs (dans la nomenclature propre à l’UNESCO) : les ouvrages de pierres dressées, les architectures funéraires, l’art rupestre et les dépositions (objets précieux - jade, callaïs - « sacrifiés » en certains points névralgiques d’un paysage maritime).

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Au point de vue administratif et réglementaire, le candidat doit passer par trois étapes obligatoires gérées par le Comité des Biens du Patrimoine mondial, une structure dépendante du ministère de la Culture. Il doit démontrer la Valeur Universelle Exceptionnelle (VUE) du Bien et faire une analyse comparative nationale et internationale, présenter un périmètre argumenté et enfin proposer des outils de gestion permettant de le préserver et de le transmettre.

En 2024, ces trois étapes ayant été franchies, le dossier est sélectionné par le Ministre de la Culture pour être présenté par le France au centre du Patrimoine Mondial qui devra en confirmer le caractère complet et son enregistrement aux propositions d’inscription.

Actuellement (2024-2025), le centre du Patrimoine mondial transmet le dossier de candidature à ses organes consultatifs. Et c’est l’ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites) qui évalue la pertinence du projet au regard des critères de l’UNESCO. Les experts se sont déplacés en Morbihan à l’automne 2024 et vont rendre un avis à l’État Français.

À l’été 2025 à Sofia (Bulgarie), les 21 membres du comité intergouvernemental du Patrimoine Mondial voteront pour l’inscription, ou le report des mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan."

Serge Cassen (CNRS, CReAAH-LARA), Nantes, Novembre 2024